Y'a
déjà un p'fit moment qu'on caressait l'idée de soumettre Jean-Luc
Jousse à la question.
Ça ne vous dit rien ?
Jean-Luc de la Jostone Traffic Incorporated ?
Un garçon qui depuis bientôt une dizaine d'années passe le plus clair
de son temps à sillonner les-routes d'Europe (et des Usa, et du Japon
!... ) en compagnie des meilleurs groupes punk/rock de la planète,
des Raunch Hands à Nashville Pussy en passant par Nine Pound Hammer,
les Lazy Cowgirls, Guitar Wolf ou les Oblivians. Excusez du peu...
J'avais
déjà "tâté le terrain" et proposé une interview à Jean-Luc "Jostone".
Il n'était pas contre. Pas franchement excité non plus, il faut bien
le dire ("J'ai pas grand-chose à raconter"). Modestie et timidité
peut-être... Planning fourni aussi.
Chaque fois qu'on s'est rencontré, Jean-Luc s'occupait de materner
les groupes dont il avait la charge (materner Corey et Ruyter Pussy
Ça c'est un boulot!) et passait toute la durée du concert derrière
la table de mixage, normal, l'autre partie de son job c'est sonorisateur.
Difficile de le coincer en tête à tête pendant une heure...
Alors quand j'ai reçu son coup de fil, il y a quelques semaines, me
demandant si on était toujours partant pour une interview, vous devinez
bien qu'on avait déjà un lot de questions toutes prêtes et que l'affairé
fut rondement menée. En plus ça rentrait dans le cadre des B.A. de
Dig lt ! pour l'an 2000 puisque l'interview en question devait faire
partie d'un supplément au dossier de candidature adressé par Jostone
aux autorités américaines pour décrocher un permis de travail officiel
aux Etats-Unis! Notre homme avait déjà fait quelques tournées là-bas
(NBT's, N. Pussy) de façon clandestine et s'inquiétait d'être un jour
refoulé en entrant dans le pays. Et obtenir un permis de travailler
là-bas est à peu près aussi difficile que de déceler une lueur d'humanité
dans l'oeil torve de Jean St Josse...
Il faut prouver qu'on est un expert dans sa partie et qu'il n'y a
pas aux States quelqu'un qui pourrait faire le boulot aussi bien que
vous ! Dans ce cas-là quelques extraits de presse glissés dans le
dossier peuvent aider à faire pencher la balance (et l'influence de
votre 'zine favori sur le ministère US du travail est bien connu…
Action
!
Dig
It : Comment en es-tu venu à la sonorisation et au tour-management
? Tu étais déjà "dans" le rock avant ça je suppose ? Je me souviens
des Klepstones... Kleps,
History et MP3's
Jean-Luc
: J'ai conduit des engins dans une entreprise de drainage pendant
de nombreuses années... Parallèlement j'ai commencé à jouer dans des
groupes en venant habiter Orléans au début des années 80, Avec les
Psychedelic Kleps d'abord, puis les Klepstones avec
qui on a enregistré une reprise des Customs pour Voxx Records ("She'll
Always Be Mine" sur Battle of the Garages Vol 4 -nda-) et un titre
sur la Compilation When the Music Is Over sur GMG, et enfin les Kleps
tout court qui se sont arrêtés assez vite. Je me suis retrouvé au
chômage en 91, j'ai donné des coups de main aux assos locales Hollow
Product et Phoque Aime All et organisé une partie des concerts à l'Impasse,
le club rock de la ville qui a vu défiler quelques bons groupes à
cette période (Jeff
Dahl, Devil Dogs, Nine Pound Hammer, Gories, Raunch Hands, etc ...
), c'était mes débuts à la sonorisation. A
cette époque j'ai acheté un fourgon Mercedes d'occase et j'ai commencé
à tourner avec les Uptown Bones pour Black et Noir en France et avec
les Raunch Hands pour Crypt, ça a été le vrai début il y avait aussi
quelques escapades
avec des groupes locaux dont les Buming Heads.
Dig
It : Comment t'es tu retrouvé à bosser avec Crypt ?
J-L
: Par Cecilia (No-Talents) qui faisait tourner les groupes Crypt à
l'époque en France. J'étais avec mon van comme sonorisateur, déjà
pour toute l'Europe, c'est Tim Warren qui m'a engagé, c'était super
d'avoir la chance de se balader en Europe, de rencontrer tous les
gens du rock et d'être avec des super groupes. Enfin je pouvais être
sonorisateur tous les jours dans des beaux clubs avec des groupes
qui assurent. Pour ce qui était de conduire il y avait longtemps que
ce n'était plus un problème après quinze années de permis et une moyenne
de cinquante mille kilomètres par an, mon niveau dans ce domaine n'avait
rien à envier à celui de Dean Moriartv.
Dig
It : Les groupes Crypt étaient ton genre de musique à l'époque ?
J-L
: Au début des années 80 j'adorais tout ce qui a] lait du Garage aux
Stooges en passant par le early Punk et la Power Pop, j'avais la carte
n'114 du fan club des Real Kids monté par Nineteen. Au milieu des
années 80 la vague australienne s'est un peu essoufflée, quelques
copains ont viré Hard-core, j'ai un peu suivi, j'écoutais les Adolescents,
DI, Minor Threat, etc... mais quand j'ai découvert le premier Nine
Pound Hammer (The Mood, The Blood and the Beer) ce fut une vraie délivrance,
une rock and roll salvation ! Et les Lazy Cow Girls ! C'était vraiment
la musique que je voulais entendre, et quand quelques années plus
tard Tim Warren m'a appelé pour me demander de tourner avec Nine Pound
Hammer dans toute l'Europe c'était comme un rêve devenu réalité. Pour
les Gories ou le Blues Explosion de Jon Spencer, il a fallu un peu
plus de temps pour m'y faire, j'avais sans doute trop aimé les Cramps...
Dig
lt : Quelles "qualités" faut-il pour faire un bon tour-manager/sonorisateur
d'après toi ?
J-L
: Un bon tour-manager ? Dur de savoir, il faut aimer les gens, comme
dirait Drucker, être sur la route, traîner, apprécier la vie nocturne,
un peu la fête mais pas trop pour pouvoir assurer parce que c'est
parfois dur de trouver le temps de se reposer, surtout quand tu fais
la conduite et le son en plus. Ouais il faut être résistant,
et par dessus tout aimer le rock and roll. C'est vraiment gratifiant
quand ça gaze, je me rappellerai toujours de la dédicace des Rauch
Hands sur le "Respect" d'Otis Redding le dernier jour de la tournée,
à Gand au Democrazy, c'était beau à pleurer. Pour le sonorisateur,
il v a la partie technique où il faut les bases pour maîtriser les
différents systèmes qu'on peut rencontrer. Actuellement plus c'est
gros plus c'est facile car le niveau d'équipement et de compétence
est naturellement meilleure pour les clubs ou festivals. Et il y a
la partie artistique qui demande une certaine compréhension de la
musique et des musiciens, il faut deviner où ils veulent en venir,
les conseiller parfois, mais surtout ne pas en faire trop. On voit
souvent des effets ridiculement exagérés saboter la musique, mais
bon, c'est un avis personnel...
Dig
It : Quel matériel utilises-tu ? Combien de vans dans ta flotille
?
J-L
: Pour le matériel sono j'utilise ce qu'il y a dans les clubs. Pour
les vans, au début j'ai eu un Mercedes,
puis un (premier) Renault est arrivé, flambant neuf, en 1993. Aujourd'hui
le Mercedes est
vendu et le Renault cassé. Mélanger travail de sonorisateur et de
transporteur/tour manager était un bon moyen pour commencer, cumuler
les postes permettait d'être financièrement abordable pour les groupes
comme ceux de chez Crypt, Aujourd'hui nous louons les vans.
Dig
It : C'est ton van qu'on voit sur la pochette du NPH live ? En panne
?
J-L
: Non c'est un van allemand et cette photo ne date pas du même jour
que le concert. Le show ce soir là pétait la calamine et le son dans
la salle était bon, bien meilleur que sur le disque, mais c'est toujours
pareil, ils se sont servis du micro de la caméra qui filmait ce soir
là, ce qui explique la petite qualité du son...
Dig
It : De quelle façon es-tu rémunéré ?
J-L
: Jostone Traffic est une agence officielle, avec factures, depuis
1993. Assez loin en-dessous des cachets d'intermittents pratiqués
dans les club. Au début le prix était de 600F par jour pour un van
un sonorisateur et un tour-manager, c'est peut être pour ça qu'on
n'a pas pu continuer à entretenir les véhicules... mais c'était déjà
cher pour les petits groupes amateurs.
Dig
It : Sur quels critères choisis tu (si tu les "choisis") les groupes
avec lesquels tu bosses ?
J-L
. Avec les groupes Crypt. je suis vraiment très à l'aise, très copain
avec tous, la musique me plaît et l'attitude des musiciens aussi,
d'ailleurs je travaille toujours avec les mêmes groupes, bien que
certains aient changé de label entre-temps. Il s'est installé un esprit
de famille où tout le monde se connaît et s'apprécie, c'est plutôt
cool. Il y a eu aussi des groupes comme Chokebore que j'aimais moins
musicalement mais qui humainement étaient bien, et aussi les groupes
Prohibited, ceux-là m'ont un peu ouvert les oreilles et sont des gens
passionnants. En ce moment je passe le plus clair de mon temps avec
Nashville Pussv. Quelques groupes de blues aussi, comme RL Burnside
("Mr Bloody Motherfucker"), au New Morning en mars 99 : "I like Bloody
Mary ok, but Id rather have a bloody motherfucker (jus de tomate et
whisky bon marché).
Dig
It : Tes meilleurs souvenirs de tournées ?
J-L
: Innombrables, toutes les tournées avec les New Bomb Turks et les
Nashville Pussy, ma première tournée avec les Raunch Hands en Espagne,
incroyable ! Et les Devil Dogs : à la mort de son père Steve Baise
avait du rentrer aux Etats Unis et c'est JB des Burning Heads qui
avait fait l'intérim pendant
sept concerts, pas trop mal d'ailleurs, et au retour de Steve sur
la tournée, à Frankfurt, on avait ramené du vin des Pays de Loire
; avant le concert Steve ouvre une bouteille en vrai épicurien qu'il
est et sert un verre à tous ceux qui étaient là. Il y avait un Allemand
que Steve connaissait depuis les tournées précédentes. L'Allemand
avale son verre d'un trait et dit: "Avec ce genre de pisse j'me brousse
les dents". Steve l'a chopé par le colbaque et foutu dehors, on était
ému et fier.Récemment, au Meadowland à coté de New York, on est allé
voir Bruce Springsten avec les Nashville Pussy, après le concert on
a passé vingt minutes dans les loges avec Bruce et sa femme, qui joue
aussi dans le E Street Band, à discuter du MC5, de Wayne Kramer et
de guitares, c'était très émouvant.
Dig
It : Les pires moments ?
J-L,
: Barkmarket c'est le pire groupe avec lequel j'ai bossé. Faut dire
que sur cette tournée les trajets étaient insensés, genre départ le
matin d'Autriche avec Chokebore à Dresde, ensuite rouler après le
concert pour déposer Chokebore à Hambourg avec leur matos, puis récupérer
le sonorisateur des Barkmarkets à Eindhoven et filer à Londres pour
le premier concert lendemain au Powerhouse, puis repartir juste après
le show vers Copenhague ! Regarde la carte... A coté de ça, le chanteur
Dave Sardy avait le melon un peu enflé, c'est un producteur renommé
(Helmet, Red Hot Chili Pepper) et compétent j'imagine, il se vantait
d'avoir essayé deux cent cinquante caisses claires pour l'enregistrement
des Red Hot parce qu'ils avaient de l'argent à dépenser. J'ai l'impresssion
qu'il connaît plus de sons de caisses claires que de groupes, mais
sa musique est ok dans son genre.
Dig It : La Plus longue tournée ?
J-L
: La tournée Info Highway Revisited des New Bomb Turks.
Cinquante huit concerts, dont une partie avec Teengenerate plus quelques
uns avec Gaunt. A l'échelle des gros groupes ce n'est pas très
long, on entend parler de un an de tournée. Je suis sur la
route entre six et huit mois par an.
Dig
It : Tu as fait quelques tournées à l'étranger...
J-L
: Une cinquantaine à travers toute l'Europe de l'Ouest, aux
Etats-Unis, au Canada et au Japon
Dig
It : Ta vision du Japon ? Pas trop de " chocs culturels " ?
J-L
: C'est un pays incroyable, très différent, on n'a pas de repères,
un guide est indispensable. Pour la tournée avec les New Bomb Turks
on avait toujours un membre de Teengenerate avec nous. En douze jours
là-bas il n'y a eu que cinq concerts, alors on a pu visiter le musée
d'Elvis et des Rolling Stones, et les temples aussi, c'était cool,
tous les soirs c 'était la fête jusqu'à 6 heures du mat, les Japonais
sont très fêtards. Tu vois des mecs en costards, ivres, tard la nuit
prêts à aller au boulot en titubant, ils travaillent beaucoup et vivent
dans des petits appartements
qu'ils payent une fortune. Les gens sont très polis et honnêtes. Pour
le concert au Shelter le club était archi bondé, environ trois cents
personnes, et les tee-shirts se vendaient dehors, le stand était installé
deux heures avant le show sans personne autour et sans affolement
la tire ne fait pas partie des moeurs. Ils ont beaucoup de respect
pour ce qui est différent. J'étais étonné de voir que les Teengenerate
connaissaient des groupes français comme Gazoline ou Les Dentistes.
Dig
It : Quelques nouvelles des New Bomb Turks justement Bill est parti
le crois...
J-L
: Ouais, il est remplacé par Sam qui a joué dans Gaunt. Ils sortent
un album (Nightmare Scénarios) fin mars sur Epitaph et tournent en
Europe en avril et mai.
Dig
It : Et Nashville Pussy ? Où en est leur histoire avec Mercury/Universal
?
J-L
: Mercury c'est fini, le label vire tout le monde en ce moment, même
le mec qui les avait signé a été saqué.
TVT Rds a repris le flambeau pour le prochain disque, High as Hell,
la sortie est prévue pour Mai. Je suis actuellement aux Etats
Unis pour une période de trois semaines, sonorisateur et tour-manager
à plein temps pour le monde avec Nashville Pussy ! Cool est
vraiment le moins que l'on puisse dire...
Dig
It : Tu as fait quelques apparitions sur disques, comme cette reprise
du "Eyes of Satan" des Pagans par les New Bomb Turks (CD
The Big (CD The Big Combo sur Drop Kic/Corduroy) ? Y'avait même les
Hellacopters...
J-L
: C'est tout simple, le morceau a été enregistré à Stockolhm avec
Thomas Skolberg pendant une tournée des Turks, c'est pour ça qu'on
s'est retrouvé avec les Hellacopters. A un moment Jim a dit : "Les
gars pointez vous pour les choeurs" et voilà...,
Dig
It : Tu as déjà fait de grosses boulettes pendant un concert ? Du
style tout le monde se retourne vers toi en gueulant ?
J-L
: Les techniciens des salles y ont beaucoup contribué les quelques
fois où c'est arrivé, genre façade branchée sur la discothèque quand
le groupe commence, ou sono i claque pendant le concert... Avec ce
genre de groupes, on sollicite beaucoup le matériel, ça joue souvent
fort sur scène. Mais en général ça se passe plutôt bien. Heureusement...
Dig
It : Tu passes forcément souvent les frontières. Doit-y en avoir de
redoutables ...
J-L : Les frontières norvégiennes sont les pires d'Europe, à croire
qu'ils aiment voir le cul des rockers, c'est quasiment à chaque fois.
Sinon les Ass Draggers, qui sont de petits plaisantins comme chacun
sait, avaient un jour omis de dissimuler un bout de "chocolat", et
au passage entre la Suisse et l'Italie, les chiens l'ont trouvé et
hop ! Une nouvelle fois le cul à l'air et deux heures au poste. Les
douaniers autrichiens ne sont pas très sympas non plus, doivent pas
aimer le rock and roll...
Dig
It : Les groupes dont tu t'occupes passent parfois à "Nulle Part Ailleurs".
C'est facile de les y caser ?
J-L
: Stéphane Saunier, le prograrnmateur de l'émission, est resté un
pur et à ce niveau c'est plutôt rare, il aime le rock and roll depuis
des lustres, la première fois que je l'ai rencontré c'était au début
de Fixed-Up, qu'il manageait. A cette époque il y avait une bonne
connexion entre Le Havre et Orléans. Dans la mesure de ses possibilités
il y a toujours une petite place pour de la bonne musique. L'esprit
de NPA est de loin ce qu'il y a de mieux dans le paf.
Dig
It : Qu'est-ce que tu écoutes le plus en ce moment ?
J-L
: J'écoute probablement moins de musique que par le passé, plutôt
les nouveautés des groupes avec qui on bosse, ce qui représente pas
mal quand même, et aussi des vieux trucs R&B. Dernièrement j'ai adoré
le nouveau Neckbones, on a failli' les faire jouer en France. Dig
It Tu t'occupes parfois de groupes français ?
Dig
It : Tu t'occupes parfois de groupes français ?
J-L
: En ce moment les Dogs sont le groupe français avec qui on passe
le plus de temps, je les ai toujours aimés et ils restent égaux, même
si les musiciens ne sont plus les mêmes qu'au début, ils ont joué
à l'Astrolabe, la nouvelle salle d'Orléans, c'était super, ils vieillissent
bien, leur version de "Fier De Ne Rien Faire" en atteste. Sinon, on
avait monté une tournée de Noël il y a deux ans, avec les TV Killers,
No-Talents, Dêche Dans Face et Dare Dare Devil, c'était excellent.
Et on s'arrange toujours pour qu'un groupe français puisse jouer en
première partie d'un combo US ou autre. On fait aussi office de "tourneurs"
depuis quatre ans (exclusivement R'n'R et Blues), c'est Corinne Contassot
qui s'en occupe, c'est un emploi à mi-temps.
Dig
It : Tu peux nous citer les groupes avec lesquels tu as tourné ?
J-L
: Let's go ! : Uptown Bones, Things Change, Rauch Hands, NPH, Brood,
Blues Explosion, New Bomb Turks, Red Aunts, Teengenerate, Pungy Stick,
Devil Dogs, Beguiled, Fireworks, Morphine, Goober and the Peace, Purr,
Prohibition, Burning Heads, Down by Law, Driven, Chokebore, Lazy Cowgirls,
Zeros, Oblivians, Country Teasers, Revelators, Nashville Pussy, RL
Bumside, Barkmarket, New Bad Things, Ass Draggers, Guitar Wolf, Doo
Rag,Bell Rays, Hellacopters,Deche Dans Face. Et il y a aussi les tournées
qu'ont fait Jean-Paul et Jean-Louis pour Jostone Traffic avec Unsane,
Mules, Zena Geva, Andre Williams, Delta 72, 20 Miles, Steel Pole Bath
Tube.
Dig
lt : Un petit hit parade des pays dans lesquels tu préfères tourner
?
J-L
: Pour des raison différentes il y a du bon et du mauvais partout
même si l'Espagne reste le pays le plus Rock and Roll. C'est bien
de rester une semaine dans chaque contrée et puis changer, il a toujours
quelque chose à découvrir selon l'endroit.
Dig
It : Tu es bien placé pour avoir une vision réaliste de la "scène
rock française", je parle plutôt des villes et de la fréquentation
des clubs que des groupes. Comment vois-tu l'évolution depuis le début
des 90's ?
J-L
: Depuis 90/91 toutes les villes construisent des clubs biens équipés,
mais avec des coups de productions importants qui rendent les concerts
de rock and roll difficiles à rentabiliser. A Paris il est presque
impossible d'organiser un concert sans perdre de l'argent si tu n'attire
pas trois cent personnes. Et nos groupes n'amènent pas souvent cette
fréquentation... Pour les bars, à Rennes par exemple, ils ont fait
une grève je crois, ils ne sont plus autorisés à organiser des concerts
pour cause de nuisances sonores... La politique du plus grand nombre
mène à l'obscurantisme. Il est presque impossible pour un groupe sans
label de jouer en France. Il y a quand même quelques endroits avec
des gens super qui n'hésitent pas à prendre des risques, c'est un
peu ce qui nous pousse à continuer à monter des tournées exclusivement
rock, and roll, merci pour eux, ils se reconnaîtront." Epilogue :
Peu après l'interview, le fameux permis de travail aux States est
tombé (Je viens de recevoir mon permis de travail americain ce matin,
maintenant j'peux bosser pour Lara Fabian là bas !!! ") On n'y était
pour rien, le ministère avait déjà suffisamment d'éléments probants
et de lettres de témoignages rendre une décision positive. C'est confirmé,
Jostone est un expert dans sa partie.
Recueilli par Gildas Cospérec Dig
It